jeudi, juin 14, 2007

l'Egypte, Bush et la démocratie ... un sujet qui fâche

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L'Égypte, Bush et la démocratie...un sujet qui fâche

Une succession de réactions officielles et officieuses, plus négatives les unes que les autres, ont suivi un discours le 5 juin, à Prague du président Bush en faveur de dissidents dans le monde, dont Ayman Nour. C'est le chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit qui le premier a ouvert le feu, en qualifiant immédiatement l'intervention du président américain "d'ingérence inacceptable" dans les affaires intérieures du pays. Puis le tir de barrage est venu du Parlement, le chef de la commission des Affaires étrangères, Moustafa al-Fekki, un cacique du régime, clamant que M. Bush "dépassait les bornes". Il ne doit pas oublier "que le peuple égyptien est la forteresse qui s'oppose au terrorisme international et le pilier de la paix et de la stabilité au Proche-Orient".

Le quotidien pro-gouvernemental Rose al-Youssef, considéré comme proche de Gamal Moubarak, fils cadet du président Hosni Moubarak, titre: "L'idiot, un président qui a perdu la raison". (...)"Bush a perdu la raison, l'équilibre et tout ce qui lui restait de courtoisie s'est effondré, toute marque digne d'un chef d'Etat ayant disparu quand il a qualifié Ayman Nour de dissident", lance le journal. L'éditorialiste Abdallah Kamal de Rose al-Youssef estime que M. Bush "est devenu un quasi déséquilibré politique ne faisant pas la différence entre un opposant victime d'injustice et une personne accusée de falsification"

L'opposant, un avocat de 43 ans, avait été reconnu coupable de falsification de documents nécessaires à l'agrément de son parti Al-Ghad (libéral), ce qu'il a toujours nié. Il a été condamné en décembre 2005 à cinq ans de prison. Quelques mois avant cette condamnation, Ayman Nour était arrivé derrière le président Hosni Moubarak, réélu en septembre 2005 pour un cinquième mandat au terme de la première présidentielle pluraliste depuis 50 ans.

Dans son discours, M. Bush a dit attendre avec impatience "le jour où des conférences comme celle-ci comprendront Alexander Kozulin, du Belarus, Aung San Suu Kyi, de Birmanie, Oscar Elias Biscet, de Cuba, le père Nguyen Van Ly, du Vietnam et Ayman Nour d'Egypte". Il a aussi appelé à leur "libération immédiate et sans condition", affirmant qu'"aux yeux de l'Amérique, les dissidents démocratiques d'aujourd'hui étaient les dirigeants démocratiques de demain".

Washington fournit une aide annuelle d'environ 2,1 milliard de dollars à l'Egypte, pays considèré comme un allié dans le processus de paix et la lutte contre le terrorisme. Dans ce climat dégradé, l'ambassadeur des Etats-Unis, Francis Ricciardone a été reçu le lendemein à Charm al-Cheikh, sur la mer Rouge, par le président M. Moubarak. "Nous sommes sûrs que l'Egypte est un pays souverain ouvert sur le monde et qui réalise des progrès tangibles sur le chemin de la démocratie", déclare l'ambassadeur à la presse. L'épouse de M. Nour, Gamila Ismaïl, a affirmé craindre que les propos de M. Bush ne sapent les chances de son mari pour obtenir une libération pour des raisons de santé lors d'une nouvelle audience prévue le 12 juin, d'un tribunal admnistratif du Caire. "Nous avions grand espoir en un verdict favorable, mais je crains que le discours de M. Bush n'ait des répercussions négatives. Je suis presque sûre qu'Ayman ne sera pas libéré, cela se sent dans la presse".

AFP.

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